MaPrimeRénov’ : Bilan 2024
L’année 2024 aura marqué un tournant pour MaPrimeRénov’. Entre réformes, ajustements et attentes élevées, les chiffres de cette édition sont révélateurs d’un paradoxe : moins de logements rénovés, mais des travaux plus ambitieux et plus coûteux selon le rapport annuel de l’Anah.
Plus de 3,2 milliards d’euros ont ainsi été mobilisés, avec un coût moyen par logement en forte hausse. En parallèle, le profil des bénéficiaires reste fidèle à la vocation sociale du programme : des ménages modestes, vivant majoritairement dans des passoires thermiques.
Dans ce contexte en constante évolution, 2024 apparaît comme une année de bascule, entre refondation du dispositif et montée en puissance progressive des rénovations globales.
Mais 2024, c’est aussi 44 000 dossiers refusés, soit plusieurs centaines de millions d’euros d’aides non attribuées. Ce chiffre alerte sur les problèmes liés à la gestion de cette aide et soulève de nombreuses questions.
Quelles sont les raisons de ces refus ? Quelles solutions pour optimiser son dossier et en bénéficier ?
Pourquoi autant de dossiers MaPrimeRénov’ sont-ils refusés ?
Des fraudes en hausse et un durcissement des contrôles
La principale raison de cette vague de rejets est la détection massive de fraudes. Selon l’Agence nationale de l’habitat (Anah), 44 000 dossiers présentaient des irrégularités en 2024, une fraude potentielle évitée de 229 millions d’euros.
Les fraudes recensées concernent :
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L’usurpation d’identité pour demander l’aide en lieu et place des véritables propriétaires.
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Des devis falsifiés ou gonflés par des entreprises peu scrupuleuses.
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Des travaux jamais réalisés mais déclarés comme terminés pour toucher l’aide.
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Gonflement des devis ou factures pour obtenir plus d’aides ou générer une plus grande marge.
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Manipulation des audits énergétiques pour justifier d’une amélioration artificielle et déclencher des aides.
Conséquence : les contrôles se sont renforcés, notamment grâce à l’intelligence artificielle, qui analyse les dossiers pour repérer les anomalies.
Une complexité administrative et des dossiers incomplets
Dans nombre de situations – en toute bonne foi ou non -, les dossiers ne respectent pas les critères d’éligibilité. En effet, les règles sont strictes et ont été renforcées en 2024 :
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Respect des plafonds de ressources.
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Choix d’entreprises certifiées RGE.
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Conformité des travaux avec les normes en vigueur.
Une simple erreur sur un formulaire, un document manquant ou une mauvaise estimation de son éligibilité peut suffire à entraîner un refus.
Un manque de conseil et d’accompagnement
De nombreux ménages se lancent seuls dans les démarches et rencontrent des difficultés pour réunir les bons documents et respecter les critères. L’accompagnement par un expert permet d’augmenter significativement ses chances d’obtenir toutes les aides possibles. Faire appel notamment à un mandataire, déclaré sur la plateforme MaPrimeRénov’, permet d’assister les porteurs de projet dans leur démarche.
Sans parler des rénovations globales, où un MAR (Mon Accompagnateur Rénov’) est obligatoire depuis 2024 pour aider les propriétaires de logements.
Quelles sont les nouvelles mesures annoncées pour 2025 ?
Face à ces problèmes, le gouvernement prévoit :
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Un système de contrôle renforcé avant le versement des aides.
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Des sanctions plus sévères pour les fraudeurs et entreprises non conformes.
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Un meilleur accompagnement des bénéficiaires, avec des plateformes de conseil, notamment les Espaces Conseils France Rénov’.
Ces mesures visent à garantir que les aides aillent aux ménages qui en ont réellement besoin et à restaurer la confiance dans MaPrimeRénov’.
Avec des réformes attendues en 2025, MaPrimeRénov’ doit asseoir sa légitimité et continuer à jouer un rôle central dans la rénovation énergétique des logements français.